Jeudi 27 août 2020, premiers coups de sécateur pour notre équipe de vendangeurs dans une parcelle de Pinot Noir.
D’année en année, les vendanges débutent de plus en plus précocement. En 2020, ce n’est pas en raison d’un été chaud que nous devons cette précocité. Il faut plutôt regarder du côté de l’hiver et du printemps pour comprendre ce phénomène : un hiver sans grands froids et un printemps (confiné) incroyablement beau. Les vignes sont sorties de leur sommeil bien plus rapidement que les années précédentes, et la floraison est arrivée tout aussi prestement.
Il nous faut donc être extrêmement vigilant pour ne pas « rater » les différentes phases de la vigne, et ne pas se laisser surprendre par ce nouveau calendrier imposé.
En cette fin de mois d’août, ce sont ainsi des raisins Pinot Noir qui ont été méticuleusement coupés. Ces derniers seront destinés à notre Crémant d’Alsace Brut et à notre Crémant d’Alsace Rosé. Quelques jours plus tard, ce sont les raisins Chardonnay qui sont entrés en cave. Ils seront également destinés à notre Crémant d’Alsace Brut. Pour rappel, notre Crémant d’Alsace Brut est composé de Chardonnay et de Pinot Noir, tandis que le Crémant d’Alsace Rosé est exclusivement composé de Pinot Noir.
Contrairement à certaines croyances, nous ne vendangeons pas toutes nos parcelles en 2 ou 3 semaines. Dans les faits, nous sommes tributaires des différents niveaux de maturité de nos cépages et de nos appellations. Ainsi il est fréquent que nous vendangions durant 1 ou 2 jours dans une semaine, puis que nous attendions une semaine avant de pouvoir poursuivre avec un autre cépage ou une autre appellation.
Nous faisons également le choix de ne vendanger que manuellement. Cela demande donc une certaine gymnastique et disponibilité de la part de nos vendangeurs. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un noyau dur d’habitués qui chaque année viennent nous prêter main forte. Parfois des petits nouveaux et la famille complètent cette joyeuse bande.
Tous les midis, nous proposons un repas complet à notre équipe. Il y a quelques années en arrière, ce repas était préparé dans notre propre cuisine (c’était l’occasion de tuer un cochon et de préparer quelques cochonnailles), mais aujourd’hui nous faisons appel au restaurant du village (le Loejelgucker) pour rassasier tout notre petit monde. Et après chaque journée de vendange, un petit apéritif leur est proposé pour terminer sur une note conviviale.
Durant les vendanges, il faut gérer tout ce petit monde, en plus des évolutions de maturité, du pressoir qui tourne, des fermentations qui débutent, des clients qui viennent déguster, des expéditions qu’il faut préparer, des factures qu’il faut régler, … C’est une période très intense et qui demande d’être « zen », car tout ne se déroule parfois pas comme prévu : un pressoir qui rechigne à fonctionner (malgré la révision effectuée deux semaine plus tôt), une maturité trop avancée, des vendangeurs en trop petit nombre, une météo capricieuse, un petit virus …. Bref, il nous faut rester « cool » et le soleil revient toujours après le mauvais temps 😉 .
Vous l’aurez compris, les vendanges sont une période « clé » dans un domaine viticole, le résultat d’une année complète de travail dans nos vignes. De cette période cruciale, naîtront de nouveaux vins que nous avons hâte de découvrir et de vous faire découvrir.
Nous vivons une saison des vendanges très atypique. Après avoir débuté avec une quinzaine de jours d’avance (le 28 août très exactement) avec le Crémant, nous sommes finalement toujours la tête dans les raisins 🙂
Nous pensions qu’il nous faudrait nous hâter, vendanger rapidement, afin de ne pas avoir de raisins trop mûrs, mais la nature détient toujours quelques secrets et parvient encore à nous surprendre.
En ce 05 octobre, nous sommes dans la dernière ligne droite. Nos vendangeurs sont actuellement en train de couper les Rieslings. Ensuite viendront les vendanges tardives et peut-être sélections de grains nobles. Il va cependant nous falloir encore un peu patienter pour cela. Les raisins restent beaux et sains, le temps étant relativement sec, la pourriture si recherchée ne se développe pas (le célèbre « botrytis cinerea »).
Résumé en photos de ces dernières semaines !